>>>Note d'intention de Mimi Barthelemy
>>>Presse

Photos à télécharger

Crédit photos : © Manichon

Le Fulgurant

Epopée mythique

Résumé

Le spectacle est composé de deux contes d’origine afro-caribéenne introduits et accompagnés tout au long par un chant dédié à Legba « lwa » vodou, détenteur des clés de la spiritualité.

 

Le conte de Loraj Kale et de Dife Flanbo est le récit de l’affrontement de deux taureaux de générations différentes. Dife Flanbo, le vieux taureau despotique et sanguinaire, extermine les nouveaux nés et tue les mâles. Il règne sur les génisses dont il abuse et qu’il réduit en esclavage. Loraj Kale, un jeune veau sauvé par sa mère et aguerri par ses soins, affrontera Dife Flanbo pour libérer sa terre de l’arbitraire. Il deviendra le lwa Toro, vénéré par les siens.

 

Uafi le fulgurant est envoyé sur terre par les dieux afin de lutter contre le dérèglement ambiant. Ce personnage hors du commun est soumis à de nombreuses épreuves sur terre, dans les cieux, au fond des mers et aux enfers avant de prendre sa vraie dimension céleste, celle de Chango, dieu de la foudre, de l’orage et du tonnerre. En faisant gronder le tonnerre Chango fait souvenir aux hommes qu’il convient de respecter l’ordre du monde.

 

Ces deux récits sont intimement liés, leurs héros se ressemblent. Leur quête et leur devenir sont proche, même si Uafi, le fulgurant dépassera de loin le taureau Loraj Kale qui lui aura servi d’exemple.

 

 

 

A propos du Fulgurant…

 

« C'est en 1965 que je découvre le conte des taureaux dans le recueil de l'anthropologue haïtien, Rémy Bastien. Après avoir lu différentes versions afro caribéennes, de cette histoire qui me passionnait tant, j'ai fini par écrire ma propre version en 1998.

 

J'étais frappée dans ce combat mené entre un vieux et un jeune taureau, par la pertinence de ce conflit de générations; je l'étais également par le rôle subversif de cette mère qui marronne et initie son fils à la révolte. J'appréciais que le jeune taureau, formé par sa mère, élimine le vieux taureau despotique et dès lors réaffirme et réintroduise sur son île, les valeurs de courage, de justice et de solidarité abolies par l’arbitraire.

 

Je découvris dans les années 1990 à la Bibliothèque de la Caraïbe de Basse -Terre, le conte cubain dans un recueil de l'anthropologue Lydia Cabrera. Ce conte présentait la même problématique que le précédent mais dans le monde des Hommes et avec une dimension plus cosmique et plus spirituelle.

 

 

 

En 2003, à la suite de journées, consacrées à l'Épopée, à Vendôme, où j'avais conté l'affrontement des taureaux Dife Flanbo et Loraj Kale, je me mis à écrire un récit dans lequel j'imbriquais les deux contes haïtien et cubain. Comme ces deux contes se ressemblaient sous des aspects, morphologique, géographique et ethnique, je les ai mis en miroir dans un seul récit.

 

Ce récit était animé par un souffle épique et douloureux; celui de la grande traversée de nos ancêtres d'Afrique, bois d’ébènes déportées vers le continent américain lors du commerce triangulaire.

 

Ce récit était également traversé par le souffle épique des esclaves de Saint-Domingue s'insurgeant contre les colons. Il avait le souffle de Toussaint Louverture, de Dessalines et de nos héros combattant pour l'indépendance de leur nouvelle terre.

 

C'est avec ce souffle hors du commun qu'ils ont conquis leur liberté contre la France napoléonienne de l'époque. C'est pourquoi j'ai situé ce récit dans le contexte du microcosme haïtien, montrant, de plus, la place de la démesure tout au long de cette histoire grandiose.

 

Cette démesure haïtienne, (dans la tragédie et plus rarement dans l'autre sens), est à l'image de celle qui existe dans toute la Caraïbe et qui donne à cette région du monde sa dimension épique.

 

Dans ce récit, les valeurs fondamentales que nous transmette la tradition orale populaire d'Haïti et de la Caraïbe sont à l'honneur: respect des ancêtres, des parents et de la famille, respect de la nature, respect de la parole donnée, de la spiritualité, de la vaillance, de la dignité, de l'honnêteté et de la solidarité. Ces valeurs fondamentales semblent avoir été écartées, oubliées, violées à l'heure où le brigandage et le chaos règne en Haïti. C'est pourquoi ce récit se charge d'en rappeler la grandeur et les bienfaits. »

 

Mimi Barthélémy

 

 

 

« La terre d'Haïti est une terre volcanique, mais les volcans qu'on y rencontre sont très particuliers puisqu'ils racontent des histoires extraordinaires en chantant avec une voix ensorceleuse. Et pour faire bonne mesure, derrière leurs blessures, ils nous offrent un sourire aussi grand que leur coeur, ce qui n'est pas peu dire dans le cas de Mimi Barthélemy !

 

Mais tout cela n'est pas très étonnant car, paraît-il, en Haïti, les taureaux sont plus grands que les montagnes, et d'un coup de corne ils décrochent les étoiles dans le ciel quand ils ne s'amusent pas à tirer la queue des comètes dans leur parade amoureuse et épique.

 

On voit qu'il y a là tous les ingrédients pour passionner un musicien dont le travail consistera surtout à canaliser ces flots d'énergies saturés d'épices, de tendresse, de révolte et d'humour. Il faudra veiller à bien équilibrer le cru et le cuit, le croquant et le tendre, les combats, la guerre et bien sûr l'amour. Et lorsque tous ces ingrédients ont atteint la bonne température*, disons leur vitesse de libération, comme on pouvait s'y attendre, la quête de soi est au rendez-vous, par-delà la mort, à travers des chemins magiques rythmés par l'ancestrale mémoire du coeur.

 

Un coeur qui n'a souvent que la musique et sa propre histoire pour réordonner le chaos du monde, dessiner le futur et apaiser ses souffrances.

 

Veiller à ne pas laisser déborder le Bumba »

 

Jean-Paul Auboux, dramaturgie musical

 

 

 

« Il s’agira de rendre sur scène la dimension épique d’un texte nourrit de la tradition caribéenne, emprunt d’un syncrétisme de religion chrétienne et vaudou. Tout en gardant la magie du conte et des chants, ce récit devra prendre toute sa dimension sociale et politique ; comme un mage pèlerin s’arrêtant pour faire partager sa parole, la comédienne sera tour à tour complice de son public ou habitée par la force symbolique de son récit.

Le traitement de la lumière permettra d’accentuer les passages de la comédienne de l’ombre à la lumière rythmant ainsi les étapes successives. L’utilisation d’ombre portée verticales viendra accentuer la part mystique de cette épopée reliant la terre au ciel.

 

Emmanuel Plassard, Mise en scène

 

 

 

Concevoir la lumière pour le Fulgurant c’est comme rechercher la couleur d’un rêve :

Ténébreux, clos et sanglant, en son début,

Fantastique voyage par la suite,

Qui nous mène de l’Enfer, somme toute chaleureux,

Aux ombrages bienfaisants de la frondaison des arbres d’une île de la Caraïbe,

Pour atteindre l’immensité inquiétante de l’espace intergalactique,

Puis s’enfoncer dans d’hallucinants abysses marins,

Et enfin s’élever à nouveau.

 

 

 

Jean Marc Antoine a modelé et modulé la lumière aux couleurs que je poursuivais, avec un tel doigté, qu’il parvient à faire advenir le rêve sur scène, comme en son lieu familier.

 

Elodie Barthelemy, scénographie

Details

Ecrit, interprété, conté et chanté par Mimi Barthélémy Mise en scène : Emmanuel Plassard Mise en musique : Jean Paul Auboux Durée: 1 heure 15 Spectacle à partir de 10 ans

 
HOST : O2SWITCH / Conception / Réalisation : orfaon.net © Compagnie Ti Moun Fou - 2004-2024